« Là où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir »
Le vivre ensemble a ses propres règles. Quand elles sont ignorées, elles rendent les sociétés anémiques et donc malades. Contrairement à ce que beaucoup pensent, les sociétés sont comme des êtres humains. Elles naissent, vivent et meurent. C’est aussi valable pour les institutions. L’Histoire rapporte que des peuples qui ont existé disparaissent. D’autres sont en voie d’extinction, comme c’est le cas pour certaines espèces d’animaux. Par ailleurs, il est possible d’éviter de telles mésaventures. L’un des moyens d’y arriver est d’éviter de causer de la gêne à l’autre. N’aviez-vous pas remarqué comment certaines personnes agissent sans gêne, pour empêcher à d’autre de vivre. Il va falloir apporter un peu de lumière sur cette règle sociale : « l’art de ne pas provoquer de la gêne à l’autre » afin de créer des sociétés et institutions plus sociables et socialisantes.
La gêne: définitions et approches
La gêne se définit tantôt comme l’état ou la sensation de malaise physique, de peine, de trouble et de difficulté éprouvés dans certaines actions ou fonctions tantôt comme un désagrément et une charge imposés par quelqu’un à quelqu’un d’autre, qui lui cause de l’embarras. Employée comme prédicat, il traduit l’idée de déranger quelqu’un dans son corps, dans sa liberté de mouvement ou encore lui faire éprouver un malaise d’ordre psychologique, intellectuel ou moral dans le but de l’embarrasser. En tout cas, quelque soit l’aspect considéré, les effets qu’elle provoque n’apportent que de l’inconfort, ce qui pousse l’autre à adopter des attitudes qui peuvent choquer. Alors pourquoi est-il si nécessaire d’en parler?
La gêne est imparfaite et ne s’accorde pas avec le vivre ensemble
En effet, pour vivre, chacun a besoin de se sentir aimé et à l’aise. La vie, dit-on, est très courte. D’ailleurs, mis à part sa dimension biologique qui est partiellement expliquée, elle demeure un mystère qui fait couler beaucoup d’encre. Mais tous les humains sont unanimes et reconnaissent qu’elle est faite pour être découverte, connue et vécue. L’homme, un être fini, c’est-à-dire limité dans le temps et dans l’espace, demeure tout bonnement infini, autrement dit, imparfait. Assez souvent, la manière dont les êtres humains se comportent les uns envers les autres demeurent parfois inquiétante. En maintes occasions, après avoir passé une journée de travail, il est tout à fait légitime de passer quelques bonnes minutes de réflexion pour se dire: comment ai-je réagi aux offenses des autres et en quoi j’ai été une occasion de chute pour mes semblables dans mes actions. La gêne n’est pas une règle à appliquer dans la grammaire du vivre ensemble. Elle est à bannir. Quelle doivent-être donc notre attitude envers les autres ?
Ne soyez pas une gêne pour les autres
La vie est faite pour être vécue. Mais la vivre sans causer de gêne aussi, et c’est cette règle à maitriser par chaque individu. Pour la vivre, il faut trouver les moyens pour ne pas transformer ses problèmes en difficultés et éviter d’être une gêne pour les autres. Egard Form a dit : « Un ennemi, c’est quelqu’un avec qui vous n’avez pas pris du temps pour déjeuner ». Autrement dit, il est bienséant de s’asseoir avec l’autre pour discuter sur ce qui ne va pas, de réfléchir sur tout ce qui cause de la gêne aux autres. C’est en discutant que chacun parviendra à découvrir que personne n’est ni bête ni ange et qu’en fait, le malheur peut transformer l’ange en bête, comme l’a si bien dit le philosophe Pascal [2].
En effet, il ne fait aucun doute que l’ego est présent partout. Mais chacun peut s’éduquer de leçons d’altruisme en laissant briller en lui la portion de lumière qu’il/elle porte. Si quelqu’un aide ses semblables à identifier là où se trouvent ses gênes, il l’aide à mieux vivre et de surcroit en bénéficie. Il y a donc plusieurs endroits où il est possible de s’améliorer. Si vous prenez du temps pour lire vos messages avant de les envoyer, de laisser vos paroles raisonner dans votre tête avant de les laisser sortir, cela peut réduire bien des gênes. De plus, vous pouvez vous faire conseiller et lire par une personne de confiance, qui a une certaine maîtrise en communication (verbale et non verbale). Cette personne saura vous signaler là où le bât risque de blesser.
Enfin, soyez donc prêts à éliminer toutes les habitudes et attitudes qui causent de la gêne aux autres. Vivre, c’est réussir à éliminer ses gènes. Si quelqu’un parvient à les identifier et a les réduire a leurs plus simples expressions, il retrouvera son plaisir de vivre. Aidons-nous donc mutuellement à faire disparaître les comportements qui causent de la gêne parmi nous quotidiennement. C’est la seule façon pour nous de vivre et réussir différemment des gens qui agissent comme des sans-gênes.
Références
https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/g%C3%AAne/36502
Blaise, P. (2011). Pensées sur la justice, éd. L. Thirouin, Paris
Onyl GEDEON
Conférencier en motivation
Facilitateur social
Directeur à la fondation Vivre et Réussir
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